Colloque « IMAGES, MÉMOIRES ET DÉPLACEMENTS »



Colloque du jeudi 11 et vendredi 12 juin 2009
« IMAGES, MÉMOIRES ET DÉPLACEMENTS »

Organisé par l’Institut d’Etudes Avancées du Collegium de Lyon, l'IRCAV (Institut de recherche sur le cinéma et l’audiovisuel – Paris 3) et l'HICSA (EA Histoire culturelle et sociale de l'art- Paris 1) à l’ENS-LSH
Comité scientifique:
Christa Blümlinger, Université Paris 3
Michèle Lagny, Université Paris 3
Sylvie Lindeperg, Université Paris 1
Sylvie Rollet, Université Paris 3


A l’initiative d’Isabelle Marinone, Historienne du Cinéma, l’Institut d’Etudes Avancées du Collegium de Lyon - nouveau pôle de recherche en Sciences Humaines - organise son premier colloque international au sein de l’ENS-LSH. Afin de représenter la recherche dans le domaine Cinématographique, le Collegium de Lyon s’est tourné naturellement vers les centres de recherche français les plus actifs, à savoir l’Institut de Recherche sur le Cinéma et l’Audiovisuel (IRCAV) de l’université Paris 3 et le Centre d’Etudes et de Recherches en Histoire et Esthétique du Cinéma (CERHEC-composante de l’EA HICSA) de l’université Paris 1.
La thématique choisie pour ce colloque, « Images, mémoires et déplacements », s’inscrit dans le prolongement de la réflexion menée depuis 2003 par l’un des groupes de recherche commun à ces deux structures, « Théâtres de la mémoire » conduit par une perspective pluridisciplinaire (esthétique, histoire et sociologie du cinéma). Cet évènement permettra de réunir des enseignants chercheurs, de jeunes docteurs, et des doctorants de ce même groupe, ainsi que du groupe ARIMES de l’Université Lyon 2 et de l’ENS LSH de Lyon.

PRÉSENTATION DU THEME

Dans la perspective d’une réflexion sur les relations entre images, imaginaires et mémoires, le colloque envisagera les questions relatives à la notion de déplacement, au sens littéral et métaphorique.
Littéralement, c’est-à-dire historiquement, les différents types d’exil et de migrations ont eu, sur la construction identitaire, des effets qu’on interrogera à travers les mémoires en conflit et les historiographies concurrentes. Dans ce cadre, les images élaborent tantôt des mémoires hétérogènes opposant le Soi et l’Autre (ennemi, étranger ou hôte), tantôt des mémoires hybrides, créatrices de nouveau.
Métaphoriquement, la notion de déplacement peut s’appliquer à des démarches cinématographiques et des pratiques audiovisuelles visant à repenser le passé du « point de vue de l’autre ». Cela induit souvent des déplacements esthétiques, tant dans la mise en scène (transposition, déplacement spatial…) que dans les matériaux filmiques (remploi d’archives, intermédialité…) ou dans les dispositifs (installation, film de montage, cinéma direct…).

JUSTIFICATION SCIENTIFIQUE

La reproduction des groupes sociaux et le maintien de leur cohésion interne reposent sur l’invention d’un passé commun et la transmission de récits qui organisent une mémoire et un imaginaire partagés. Ce processus d’élaboration identitaire s’associe à la construction symbolique autant que réelle d’un « territoire » propre, dont les frontières garantissent l’existence d’un « Soi » comme elles organisent les rapports avec « l’Autre ».
Seront donc explorés, à travers le cinéma, les conflits mémoriels et les mutations dans les mémoires individuelles et collectives, quand elles sont affectées par des phénomènes de déterritorialisation (occupation, exil, diaspora…). Seront également abordées des œuvres qui ont choisi de se faire le lieu d’une rencontre avec la « mémoire de l’autre ». Dans ce contexte d’une réflexion nouant questions esthétiques et politiques, le cinéaste israélien, Avi Mograbi, présentera son dernier film, Z 32 (projeté à la Biennale de Venise en 2008). Le champ esthétique offre, en effet, un espace alternatif à certaines configurations mémorielles contemporaines (repli sur des identités communautaires, idéologie de la continuité immémoriale).

La notion de « déplacement », en lien avec les questions posées par les relations entre cinéma, histoire et mémoire, permettra donc la confrontation d’approches socio-historiques (rôle des images dans la construction identitaire, nouvelles formes d’historiographie filmique etc.) et esthétiques (questions de spatio-temporalité de la mémoire, efficacité poétique du remploi d’archives, migration et hybridation des formes documentaires ou de fiction etc.).
L’un des concepts clefs pour penser ce mouvement peut être celui de « déterritorialisation » employé par Deleuze et Guattari, qui complexifie la notion de territoire en lui accordant, au delà de son statut géographique, une valeur existentielle.


PROGRAMME

RÉSUMÉS DES COMMUNICATIONS